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Construire un immeuble à cet endroit est une aberration : l'endroit est pollué (air et bruit), et extrêmement dense (le 17e arrondissement a une densité supérieure à 30 000 hab/km2).

Ce dossier veut nous faire croire que ce bâtiment est innovant, qu'il réinvente la ville et qu'il va créer « une réserve naturelle » (1.1.1.2 ; résumé non technique p8) alors que ce n'est qu'un projet classique de promotion immobilière qui crée des bureaux (alors qu'il prétend créer des emplois), une galerie commerciale comme il y en a déjà tant qui périclitent (il n'est qu'à aller à Courbevoie pour le vérifier, par exemple), le tout construit sur une gare routière dont ses exploitants demandent déjà qu'elle soit agrandie pour recevoir encore plus de bus.

En fait, le bâtiment se fait là parce que la mairie dispose du terrain ; les réponses aux contraintes de l'appel d'offre sont parfois posées artificiellement mais on ne voit pas comment il va y être répondu dans le temps.
On a affaire à un classique projet de promotion immobilière : la vente des appartements de standing, et l'exploitation des bureaux permet de répondre à minima à des objectifs de développement durable et du plan climat parsemés deci delà.

On y met du logement social, une crèche (qu'on a quand même déplacé entre les deux avis de l'AEr alors qu'il n'y avait pourtant aucun de problème de pollution…) mais qui se retrouve posée au-dessus de la gare routière dont l'air pollué disparaît comme par enchantement.
Les cheminements pour les personnes handicapées (et notamment l'accès au "jardin" public") ne semblent pas avoir été suffisamment étudiés.

Il est écrit que ce projet rentre dans les cases règlementaires du PLU de Paris (c'est bien le moins) mais nous rappelons qu'il doit respecter aussi les règles du PDUIF et celles des codes de l'urbanisme et de la construction en matière de stationnements des vélos, lesquels ne doivent pas être mélangés aux poussettes et dont les systèmes d'accroche doivent permettre l'attache par le cadre et une roue. Décret et arrêté du 13 juillet 2016 ainsi que l'arrêté du 3 février 2017 qui précisent les exigences en matière de stationnement des vélos dans les constructions nouvelles. Par ailleurs, rien n'est précisé concernant l'accès des cyclistes au parking s'ils sont faits en sous-sol.

On peut se poser la question de la pérennité des équipements tels que la maison de la biodiversité, les commerces de bouche et le foodcourt (qui va promouvoir la malbouffe et la consommation d'emballages jetables – quid de l'interdiction des pailles ou des sacs plastiques, promue par la ville de Paris- , le restaurant. Il ne faut pas aller loin pour trouver des exemples de galeries commerciales abandonnées quelques années après leur ouverture (Courbevoie…) : qu'en sera-t-il alors du lien entre Paris et Neuilly (dont les horaires d'ouverture sont d'ores et déjà contestables)
Par ailleurs, la rue gourmande semble vraiment pas assez dimensionnée pour permettre la restauration des 2700 salariés dont on nous promet qu'ils travailleront dans les 30 000 mètres carrés de bureaux construits.

Les plantes en bac seront à leur maximum 6 ans après la construction (et donc la livraison des premiers appartements : comment la pollution est-elle gérée en attendant les (mirifiques) bienfaits de cette verdure ?
Qui va arroser les plantes, les entretenir ? Qui gère les mares et s'assure qu'aux premières plaintes des habitants, elles ne seront pas asséchées ?

Pour la qualité de l'air, très mauvaise actuellement, on nous promet qu'elle ne sera pas pire.
Mais qui peut vouloir habiter au-dessus d'une gare routière (même enterrée – y compris ses clients).
La pollution (PM10…) sera rejetée dans l'air sans traitement ? Motorisation autocars Beauvais ? Paris ? Zone à faible émission ? dérogation pour entrer ?

La répartition et la nature des logements ne permet pas de croire vraiment à la promesse de valeurs de partage et de lien social.

Ce projet n'est pas bon.


Déposée le 11/01/2019
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Avis défavorable de FNE Paris au projet Mille Arbres
Mille arbres pour un Titanic de béton : un produit financier en or
1 Remise en cause des APUI « Réinventer »
En premier lieu, les associations que représente FNE Paris, fédération environnementale d’associations parisiennes, comme nombre de celles avec qui nous sommes en relation, locales ou nationales remettent en cause la pertinence des appels à projets « Réinventer » en matière d’aménagement. Ces nouvelles procédures conduisent de fait à un aménagement au coup par coup laissé à la libre imagination des promoteurs contradictoire avec un aménagement réfléchi des territoires. Le coefficient d’occupation des sols est systématiquement maximisé. Le cadre juridique particulièrement flou et l’opacité des critères de choix du jury paraissent susceptibles de toutes sortes de dérives, dont un phénomène de concentration des agences de promotion immobilière, d’architectes, au détriment d’équipes moins développées, risquant de mettre en danger à terme la profession…
Ces APUI lancés par la ville mettent en effet sur la place publique des sites pour lesquels une équipe constituée promoteur-architecte propose un usage, le choix se fait ensuite en dehors de critères réellement définis, dans une sorte de contournement de la commande publique laissant au privé maîtrise totale du projet, dans une forme passe-droit, puisque l’achat du terrain se fait sans concurrence ni enchères et que les concours d’architectes sont court-circuités. Les architectes disparaissent du champ et se trouvent obligés de s’affilier à un promoteur-bâtisseur, porteur du projet.
Il ne faudrait pas que ce type de concours soit une forme détournée de favoritisme, en particulier pour la vente des terrains. La Compagnie de Phalsbourg qui porte le projet Mille Arbres est lauréat pour l’APUI Réinventer Paris de 3 sites et pour Réinventer La Métropole du Grand Paris de 6 sites. On voit là à l’œuvre une évidente concentration et captation du foncier au profit de quelques privilégiés, système que s’efforçaient de contourner les procédures de commande publique qui cherchait à éviter par ailleurs le risque de standardisation des projets.
Plus grave, un certain nombre de terrains de Réinventer Paris ont été bradés parfois à moitié prix comme le révèle le débat avec Jean Louis Missika « Réinventer Paris : L’épreuve du chantier » du 20 septembre 2018 au Pavillon de l’Arsenal. Les finances de la ville sont donc menacées à terme.
Mais surtout cette formule échappe au processus de concertation avec la population qui ne peut exprimer l’adéquation du projet à ses besoins et attentes puisqu’elle n’intervient aucunement dans le choix des sites ni celui des lauréats sauf dans le cadre trop tardif de l’enquête publique où tout est déjà bouclé comme aujourd’hui pour ce projet.
Les éléments financiers n’apparaissent pas dans le dossier d’enquête, pas de prix de vente, d’acte notarié, pas de référence au coût de déplacement de canalisations que la ville prend à sa charge pour 1,54 millions d’€ HT, prise en charge fortement contestée au Conseil de Paris par Jérôme Gleize. En outre la création de ce foncier ex nihilo d’une nouvelle parcelle à bâtir sur le toit du périphérique ne semble pas avoir été monnayée. Plus curieux encore, avant même d’être construit, une partie de ce projet était à vendre pour 170 millions d’€ :
https://www.challenges.fr/immobilier/les-bureaux-1000-arbres-a-paris-en-vente-avant-d-avoir-le-permis-de-construire_566172
Il est évident que ce projet avant d’être un objet d’urbanisme est un produit financier et si l’idée du projet est juteuse avant même sa réalisation, il y a de quoi se poser des questions sur les plumes que la collectivité y perd !
Rappelons que ces énormes projets contribuent largement à faire croître les prix de l’immobilier et sont même en partie faits pour cela. Est-ce l’orientation que souhaite la ville de Paris ?
Par ailleurs, sur le plan financier, l’endettement du promoteur semble problématique selon les analyses de Challenges :
https://www.challenges.fr/classements/fortune/philippe-journo_2106

2 Greenwashing et vrai impact environnemental : Il est urgent de passer à une autre conception de l’urbanisme
FNE Paris déplore l’impact écologique de ce projet démesuré dans un contexte qui appelle à changer d’urgence de façon de penser et faire l’urbanisme pour mettre en place les conditions d’une ville durable et résiliente. Il s’agit ici d’un bâtiment d’une conception héritée du XXe siècle, en partie sur dalle, doté de jardins eux aussi sur dalle : l’IAU a montré combien la croissance des arbres y est limitée, il suffit de se rendre au Jardin Atlantique à Montparnasse. Le projet Mille Arbres comme Multistrates sont présentés comme rafraichissants, écologiques, voire purificateurs alors que leur bilan écologique est problématique. Ces arbres nécessiteront des apports en eau majeurs, à grand coup de brumisation, alors que les périodes de canicules s’accumulent et que la diminution des débits d’eau des rivières et nappes est une tendance inquiétante. Cette nature en pot ou sur lit de terre n’a rien de comparable à des jardins de pleine terre, l’avis de la DEVE relève d’ailleurs que ces arbres sur dalle soumis aux vents auront une croissance délicate. Les études de l’APUR ont aussi démontré le problème de dessiccation des arbres en toitures : pour une hygrométrie de 75% en RDC, celle-ci peut tomber à 40% seulement en étage, l’équivalent d’une ambiance désertique. Nous interrogeons le coût de cette nature sur dalle face à la quasi-gratuité d’une nature en pleine terre, sa résilience et son auto entretien.
Appeler ce projet Mille Arbres ne suffit pas à lui donner une valeur écologique et ce n’est pas une Maison de la Biodiversité pour la LPO qui limitera l’impact de l’énergie grise nécessaire à sa construction. Il n’est pas du tout certain que l’ilot de chaleur que va créer le bâtiment contrebalance le rafraichissement prétendu grâce aux jardins.
Pour les associations soucieuses de la planète, comme FNE Paris, l’urgence écologique est de ne plus construire de bâtiments neufs mais avant toute chose d’utiliser le patrimoine existant, le réinventer pour le coup, l’entretenir, le réhabiliter avec des matériaux sains et durables, qui ne tombent pas en poussière au bout de 20 à 40 ans, comme la plupart des constructions actuelles (cf les tours de la Défense).
Ce projet Mille Arbres masque la contre-réalité d’un paquebot géant de béton et de verre (certes avec jardin… sur dalle). Cette forme de greenwashing est abondamment utilisée par la Compagnie de Phalsbourg : la conception « bioclimatique » d’un projet est un argument imparable pour les élus et jurys qui se laissent prendre avec grande facilité à un discours plus que rôdé, voir Ecotone à Arcueil ou le projet Open Sky sur la côte d’Azur (celui-là battu en brèche par le maire de Cannes) ou même le très controversé Europa City. Le premier chapitre de la Notice environnementale du projet Mille Arbres est, à ce titre, un modèle de langue de bois où réinventer est tourné toutes les sauces, même si de réels efforts de conception, de production et d’économie d’énergie sont à noter.
Il est cependant tout à fait regrettable que des arbres en pleine maturité mais à peine décomptés, doivent être abattus au lieu d’être conservés. Si les arbres étaient respectés, le projet se serait construit autour comme cela a pu être fait ailleurs à la Fondation Cartier. On sait pourtant combien les arbres contribuent à notre santé à tous.
Par ailleurs proposer en couture avec la commune limitrophe Neuilly un obstacle géant de 100 m de long et de 10 étages de haut où la liaison est faite par une rue intérieure de type centre commercial ou par une dalle en surélévation interroge. Elle repose en réalité les mêmes questions que le jardin Atlantique, bien loin d’avoir rempli à l’usage ces mêmes promesses, d’écologie et d’accessibilité. En outre, le raccord Paris Banlieue réalisé par un immeuble plus haut que ceux de son environnement crée inévitablement un effet de barrière, il aurait fallu de petits éléments bas de paysage, un jardin, de petits immeubles plutôt qu’un monstre d’une seule pièce qui dépasse d’une tête celle de ses voisins.
3 Risques et impacts sanitaires, exposition à la pollution
Ce projet est présenté comme permettant de limiter les effets de vent, or en cet endroit de forte pollution, au contraire il ne s’agit surtout pas de supprimer le vent. Le couloir de vent naturel que constitue la tranchée du périphérique est un élément important de la ventilation de la ville : l’obstruer par un immeuble de 10 étages c’est renforcer la pollution du lieu et des espaces avoisinants.
D’ailleurs, les avis des autorités environnementales et de santé mettent en évidence le problème de qualité de l’air dû à la situation du bâtiment par rapport aux flux routiers, à la gare routière : les tableaux de données arrivent en limite et au-delà des seuils admis. Des risques certains de dépassement sont évoqués, mettant en question le choix de localisation des équipements petite enfance, sans s’y opposer néanmoins. Cette position laxiste est tout à fait regrettable, alors que des 48.000 personnes meurent chaque année en France précocement des effets de la pollution, de l’incurie de l’Etat et des municipalités.
Il est évoqué aussi une concentration problématique des fumées d’échappements en entrée et sortie de pont : avec une légèreté remarquable, aucun traitement de cette pollution n’est prévu.
Nous soulevons une fois de plus l’erreur de conception majeure qui consiste à créer un lieu de vie, d’équipements pour la petite enfance et une aire de jeux d’enfants de plein air, dans un contexte pollué, l’erreur a été pourtant répétée maintes fois avec les espaces sportifs et stades contigus au périphérique, les leçons ne sont donc jamais tirées ? L’étude de Greenpeace est édifiante : http://www.leparisien.fr/societe/dans-les-stades-urbains-le-sport-ce-n-est-pas-la-sante-10-06-2018-7764453.php
Un vœu du Conseil de Paris demande qu’une étude de circulation complète l’étude d’impact qui minimise les questions de circulation avec la superposition des projets dans un même calendrier porte Maillot. Où est-elle ? Ce manque est inquiétant.
Il est évident que concentrer Porte Maillot les projets Multistrates et Mille Arbres va créer un surcroît de congestion et de concentration de flux bien loin de régler les épineuses questions de circulation, sans parler de la période chantier particulièrement préoccupante d’après les documents.
Une fois encore, la ville autorise la création d’un point de congestion plutôt que d’anticiper les transports, les équipements culturels, sportifs, éducatifs indispensables à l’existant et nécessaires à un développement qui devrait venir ultérieurement et non le précéder : cette logique à l’envers amène de plus en plus de Parisiens à quitter cette ville.
Pour ces raisons qui sont bien loin d’être exhaustives, ajoutées à celle d’un tout petit mois d’enquête publique pour un projet de cette importance au moment de Noël obérant les conditions d’une expression démocratique satisfaisante (voir le nombre minime de contributions), l’association France Nature Environnement Paris émet un avis défavorable sur ce projet dont les coûts environnementaux et financiers présents et à venir restent opaques et inquiétants et les bénéfices réels pour la cité, hypothétiques. Cette manière de faire la ville est selon nous dangereuse, malgré les merveilleux faux semblants écologiques dont elle est parée.
Christine Nedelec, présidente de FNE Paris
Catherine Ribes, vice-présidente de FNE Paris
FNE Paris [email protected]












Déposée le 11/01/2019
24
Avis défavorable de FNE Paris au projet Mille Arbres
Mille arbres pour un Titanic de béton : un produit financier en or
1 Remise en cause des APUI « Réinventer »
En premier lieu, les associations que représente FNE Paris, fédération environnementale d’associations parisiennes, comme nombre de celles avec qui nous sommes en relation, locales ou nationales remettent en cause la pertinence des appels à projets « Réinventer » en matière d’aménagement. Ces nouvelles procédures conduisent de fait à un aménagement au coup par coup laissé à la libre imagination des promoteurs et certainement pas à un aménagement réfléchi des territoires. Le coefficient d’occupation des sols est systématiquement maximisé. En outre, le cadre juridique particulièrement flou et l’opacité des critères de choix du jury paraissent engager à toutes sortes de dérives, dont un phénomène de concentration des agences de promotion immobilière, d’architectes, au détriment d’équipes moins développées, risquant de mettre en danger à terme la profession…
Ces APUI lancés par la ville mettent en effet sur la place publique des sites pour lesquels une équipe constituée promoteur-architecte propose un usage, le choix se fait ensuite en dehors de critères réellement définis, dans une sorte de contournement de la commande publique laissant au privé maîtrise totale du projet, dans une forme passe-droit, puisque l’achat du terrain se fait sans concurrence ni enchères et que les concours d’architectes sont court-circuités. Les architectes disparaissent du champ et se trouvent obligés de s’affilier à un promoteur-bâtisseur, porteur du projet.
Il ne faudrait pas que ce type de concours soit une forme détournée de favoritisme pour la vente des terrains. La Compagnie de Phalsbourg qui porte le projet Mille Arbres est lauréat pour l’APUI Réinventer Paris de 3 sites et pour Réinventer La Métropole du Grand Paris de 6 sites. On voit là à l’œuvre une évidente concentration et captation du foncier au profit de quelques privilégiés, système que s’efforçaient de contourner les procédures de commande publique cherchant à éviter par ailleurs le risque de standardisation des projets.
Plus grave, un certain nombre de terrains de Réinventer Paris ont été bradés parfois à moitié prix comme le révèle le débat avec Jean Louis Missika « Réinventer Paris : L’épreuve du chantier » du 20 septembre 2018 au Pavillon de l’Arsenal. Les finances de la ville sont donc menacées à terme.
Mais surtout cette formule échappe au processus de concertation avec la population qui ne peut exprimer l’adéquation du projet à ses besoins et attentes puisque n’intervient aucunement ni dans le choix des sites ni celui des lauréats sauf dans le cadre trop tardif de l’enquête publique où tout est déjà bouclé comme aujourd’hui pour ce projet.
Les éléments financiers n’apparaissent pas dans le dossier d’enquête, pas de prix de vente, d’acte notarié, pas de référence au coût de déplacement de canalisations que la ville prend à sa charge pour 1,54 millions d’€ HT, prise en charge contestée au Conseil de Paris, notamment par Jérôme Gleize. En outre la création de ce foncier ex nihilo d’une nouvelle parcelle à bâtir sur le toit du périphérique ne semble pas avoir été monnayée. Plus curieux encore, avant même d’être construit, une partie de ce projet était à vendre pour 170 millions d’€ :
https://www.challenges.fr/immobilier/les-bureaux-1000-arbres-a-paris-en-vente-avant-d-avoir-le-permis-de-construire_566172.
Il est évident que ce projet avant d’être un objet d’urbanisme est un produit financier et si l’idée du projet est juteuse avant même sa réalisation, il y a de quoi se poser des questions sur les plumes que la collectivité y perd !
Rappelons que ces énormes projets contribuent largement à augmenter les prix de l’immobilier et sont même en partie fait pour cela. Est-ce l’orientation que souhaite la ville de Paris ?
Par ailleurs, sur le plan financier, l’endettement du promoteur semble problématique selon les analyses de Challenges :
https://www.challenges.fr/classements/fortune/philippe-journo_2106
2 Greenwashing et vrai impact environnemental : Il est urgent de passer à une autre conception de l’urbanisme
FNE Paris déplore l’impact écologique de ce projet démesuré dans un contexte qui appelle à changer en urgence les façons de penser et faire l’urbanisme pour mettre en place les conditions d’une ville résiliente. Il s’agit ici d’un bâtiment d’une conception héritée du XXe siècle, en partie sur dalle, doté de jardins eux aussi sur dalle : l’IAU a montré combien la croissance des arbres y est limitée, il suffit de se rendre au Jardin Atlantique à Montparnasse. Le projet Mille Arbres comme Multistrates sont présentés comme rafraichissants, écologiques, voire purificateurs alors que leur bilan écologique est problèmatique. Ces arbres nécessiteront des apports en eau majeurs, à grand coup de brumisation, alors que les périodes de canicules s’accumulent et que la diminution des débits d’eau des rivières et nappes est une tendance inquiétante. Cette nature en pot ou sur lit de terre n’a rien de comparable à des jardins de pleine terre, l’avis de la DEVE relève d’ailleurs que ces arbres sur dalle soumis aux vents auront une croissance délicate. Les études de l’APUR ont aussi démontré le problème de dessiccation des arbres en toitures : pour une hygrométrie de 75% en RDC, celle-ci peut tomber à 40% seulement en étage, l’équivalent d’une ambiance désertique. Nous interrogeons le coût de cette nature sur dalle face à la quasi-gratuité d’une nature en pleine terre, sa résilience et son auto entretien.
Appeler ce projet Mille Arbres ne suffit pas à lui donner une valeur écologique et ce n’est pas une Maison de la Biodiversité pour la LPO qui limitera l’impact de l’énergie grise nécessaire à sa construction. Il n’est pas du tout certain que l’ilot de chaleur que va créer le bâtiment contrebalance le rafraichissement prétendu grâce aux jardins.
Pour les associations soucieuses de la planète, comme FNE Paris, l’urgence écologique est de ne plus construire de bâtiments neufs mais avant toute chose d’utiliser le patrimoine existant, le réinventer pour le coup, l’entretenir, le réhabiliter avec des matériaux sains et durables, qui ne tombent pas en poussière au bout de 20 à 40 ans, comme la plupart des constructions actuelles (cf les tours de la Défense).
Ce projet Mille Arbres masque la contre-réalité d’un paquebot géant de béton et de verre (certes avec jardins sur dalle). Cette forme de greenwashing est abondamment utilisée par la Compagnie de Phalsbourg, la conception « bioclimatique » d’un projet est un argument imparable pour les élus et jurys qui se laissent prendre avec grande facilité à un discours rôdé : voir Ecotone à Arcueil ou le projet Open Sky sur la côte d’Azur (celui-là battu en brèche par le maire de Cannes) ou même Europa City. Le premier chapitre de la Notice environnementale du projet Mille Arbres est, à ce titre, un modèle de langue de bois où réinventer est tourné toutes les sauces, même si de réels efforts de conception, de production et d’économie d’énergie sont à noter.
Il est cependant tout à fait regrettable que des arbres en pleine maturité dont le décompte est à peine réalisé, doivent être abattus au lieu d’être conservés dans ce « projet d’arbres » comme cela a pu être fait ailleurs à la Fondation Cartier. On sait pourtant combien les arbres contribuent à notre santé à tous.
Par ailleurs proposer en couture avec la commune limitrophe Neuilly un obstacle géant de 100 m de long et de 10 étages de haut où la liaison est faite par une rue intérieure de type centre commercial ou par une dalle en surélévation interroge. Elle repose en réalité les mêmes questions notamment d’accessibilité que le jardin Atlantique, bien loin d’avoir rempli ce même type de promesses à l’usage. En outre, le raccord Paris Banlieue réalisé par un immeuble plus haut que ceux de son environnement crée inévitablement un effet de barrière, il aurait fallu de petits éléments bas de paysage, de petits immeubles plutôt qu’un monstre d’une seule pièce qui dépasse d’une tête celle de ses voisins.
Risques et impacts sanitaires, exposition à la pollution
Ce projet est présenté comme permettant de limiter les effets de vent, or en cet endroit de forte pollution, au contraire il ne s’agit pas de supprimer le vent. Le couloir de vent naturel que constitue la tranchée du périphérique est un élément important de la ventilation de la ville : l’obstruer par un immeuble de 10 étages c’est renforcer la pollution du lieu et des espaces avoisinants.
D’ailleurs, les avis des autorités environnementales et de santé mettent en évidence le problème de qualité de l’air dû à la situation du bâtiment par rapport aux flux routiers, à la gare routière : les tableaux de données arrivent en limite et parfois au-delà des seuils admis. Des risques certains de dépassement sont évoqués, mettant en question le choix de localisation des équipements petite enfance sans s’y opposer néanmoins, une position laxiste tout à fait regrettable. Il est évoqué aussi une concentration problématique des fumées d’échappements en entrée et sortie de pont : avec une légèreté remarquable, aucun traitement de cette pollution n’est prévu.
Nous soulevons une fois de plus l’erreur de conception majeure qui consiste à créer un lieu de vie, d’équipements pour la petite enfance et une aire de jeux d’enfants de plein air, dans un contexte pollué, l’erreur a été pourtant répétée maintes fois avec les espaces sportifs et stades contigus au périphérique, les leçons ne sont donc jamais tirées ? L’étude de Greenpeace est édifiante : http://www.leparisien.fr/societe/dans-les-stades-urbains-le-sport-ce-n-est-pas-la-sante-10-06-2018-7764453.php
Un vœu du Conseil de Paris demande qu’une étude de circulation complète l’étude d’impact qui minimise les questions de circulation avec la superposition des projets dans un même calendrier porte Maillot. Où est-elle ? Ce manque est inquiétant.
Il est évident que concentrer Porte Maillot les projets Multistrates et Mille Arbres va créer un surcroît de congestion et de concentration de flux bien loin de régler les épineuses questions de circulation, sans parler de la période chantier particulièrement préoccupante d’après les documents.
Une fois encore, la ville autorise la création d’un point de congestion plutôt que d’anticiper les transports, les équipements culturels, sportifs, éducatifs indispensables à l’existant et nécessaires à un développement qui devrait venir ultérieurement et non le précéder : cette logique à l’envers amène de plus en plus de Parisiens à quitter cette ville.
Pour ces raisons qui sont bien loin d’être exhaustives, ajoutées à celle d’un tout petit mois d’enquête publique pour un projet de cette importance au moment de Noël obérant les conditions d’une expression démocratique satisfaisante, l’association France Nature Environnement Paris émet un avis défavorable sur ce projet dont les coûts pour la collectivité présents et à venir restent opaques et inquiétants et les bénéfices réels pour la cité, hypothétiques. Cette manière de faire la ville est selon nous dangereuse, malgré les faux semblants écologiques dont elle est parée.
Christine Nedelec et Catherine Ribes
FNE Paris [email protected]




Déposée le 11/01/2019
23
Bonjour,

Vous trouverez en pièce jointe la position de la Fédération Nationale des Transports de voyageurs et plus précisément de la cellule locale, FNTV Tourisme Ile de France qui représente les premiers concernés par ce projet, à savoir les entreprises autocaristes faisant du tourisme en Ile-de-France.

Nous restons à votre disposition pour les suites de ce dossier.

Bien cordialement,
Noël THIEFINE.
Déposée le 11/01/2019
22
Je m’interroge sur l’impact de la pollution et de la construction d’appartements au dessus du périphérique.( ouvrir ses fenêtres sera t’il possible par exemple ?)
Serait il possible , afin d’eviter un va et vient constant de gros véhicules ( pollution et dangerosité) d’avoir un accès direct par le périphérique et de ce fait « soulager » la circulation de la Porte Maillot ?
Déposée le 11/01/2019